Les Colères

Les colères

Comportement habituel chez jeune enfant, la colère est nécessaire pour s’affirmer : mais donnons lui une réponse claire, sans équivoque, que l’enfants sache où sont ses limites et puisse maîtriser les émotions qui l’assaillent.

Tout parent est confronté un jour ou l’autre aux colères de son jeune enfant. Ce comportement banal est déroutant pour les parents par sont explosion, sa brutalité chez l’enfant qui peut-être par ailleurs doux et calme. D’ailleurs, de nombreuses expressions imagées et colorées sont employées couramment pour en parler :

  •  Il est rouge de colère
  • Il a fait une colère noire
  • Il est blême de colère
  • Il pique une colère
  • Il fait des colères terribles
  • Il passe sa colère sur

C’est évocations montrent bien les différents manifestations possibles de la colère et la participation physique qui lui est associée.

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Des colères pour tous les âges

  La colère chez un enfant, c’est une manière de dire quelque chose dans l’instant, sans détour. Cette conduite survient lors d’une frustration ou d’une contrainte ; de ce fait, elle peut être décodée assez vite par l’entourage.

La colère manifestation banale du comportement, apparaît au cours du développement normal de l’enfant et se situe grosso-modo entre 7 et 18 mois et 3-4 ans, périodes où se développe le besoin d’indépendances, d’affirmation de soi.

L’enfant se pose en s’opposant ; il hurle, vocifère, trépigne, se jette par terre, se frappe. Il décharge son agressivité à travers son propre corps. Ce sont les colères explosives. Plus âgés, il cherchera à atteindre de manière directe ou indirecte la cause de sa frustration (objet ou personne). Il casse, il tape, il désobéit, il injurie. Ce sont les colères orientées. Elles provoquent inévitablement des réactions comportementales dans l’entourage et mettent en cause les parents dans leurs attitudes éducatives.

Il faut différencier tout de suite la colère enfantine de certains comportements du bébé avant 1 an, et des colères systématiques et à tout propos de l’enfant au-delà de 4-5 ans.

Avant 1 an

Avant 1 an, c’est ce qu’on appelle la rage du bébé. Le bébé, pour exprimer son insatisfaction à certains moments, va entrer dans un comportement de rage avec des mouvements anarchiques, des cris inarticulés et des phénomènes vasomoteurs (rougeur, pâleur). Un bébé de 2 mois, par exemple, peut faire une rage car il a faim, le taux de sucre de son sang a baissé, il est hypoglycémie et a besoin urgent de boire. C’est une demande physiologique qu’il ne peut formuler autrement.

Certains nourrissons, plus demandeur, plus impatients que d’autres, se manifesteront souvent sur ce mode, alors que d’autres, plus calmes, dans un milieu disponible, n’y auront recours que très rarement.

Après 4-5 ans

A l’inverse, passée 4-5 ans, l’enfant qui ne peut dire autrement que par des colères son insatisfaction est un enfant qui n’a pas pu s’affirmer, conquérir les limites de son moi en intégrant dans personnalité certains besoins pulsionnels. Il n’a pas réussi à mettre en place des moyens plus élaborés, plus socialisés, pour affirmer sa volonté. Ce mode d’échanges, de relations, devient le seul possible, mode témoins d’une labilité émotionnelle et d’une impulsivité excessive : moyen psychologique mais inefficace et n’évoluant pas vers une structuration de la personnalité.

Nous ne somme plus dans la colère, manière de dire, réaction dans l’instant pour se soulager, mais dans une manière d’être psychologique qui peut nécessiter une prise en charge psychothérapeutique de l’enfant et de sa famille.

Des colères alors que tout est permis

Il serait commode dire : « je laisse tout faire, comme cela je n’aurai pas de colère »

Les enfants coléreux feront de colères alors que tout est permis. Ils ne trouvent pas leurs limites et c’est l’escalade, du fait de leur difficulté à investir à cet âge leurs pulsions agressives.

Une notion est importante en matière d’éducation, c’est la constance. Chaque famille a sa loi, son système éducatif. Quand un choix éducatif est par les deux parents, il faut qu’ils s’y tiennent en le proposant à l’enfant, en faisant avec lui, sans relâche, ce qui peut se faire dans le calme et la douceur. Si ont permet un jour et qu’on interdit le lendemain, l’enfant ne sait plus ce qu’il doit faire et ceci favorisera la colère, expérience qu’il connaît déjà pour l’avoir pratiqué plus jeune.

 Les limites

Les parents devraient prendre conscience que l’enfant est capable d’écouter, de comprendre et d’accepter des limites si elles sont adaptées a son âge et proposées dans une relation authentique et affectueuse. Je pense que beaucoup de parents, pour ne pas dire tous, sont capables de modifier leur comportement face à leur enfant s’ils veulent y réfléchir et s’ils prennent le temps de l’évoquer avec eux dans un climat de confiance, et d’échanges chaleureux, sans jugement aucun, car la colère n’est pas pathologique. Il ne s’agit pas de traiter une maladie, il s’agit de permettre aux parents de mieux comprendre un comportement de leur enfant excédant et fatiguant, et d’essayer de trouver des compromis qui ne sont ni du laxisme, ni de l’autoritarisme, mais qui tiennent compte du vécu, des désirs et des projets de chacun.

 L’acquisition du langage

Jusqu’à 18 mois, l’enfant exprime sa colère essentiellement corporellement, par des trépignements, des pleurs, des cris. Quand il grandit, il agresse verbalement son entourage, il injure et émet des critique blessantes. Le langage devient un moyen de dire autrement son malaise. L’acquisition du langage, avec tout d’abord l’apparition du « NON », donne à l’enfant de nouvelle possibilités d’appréhender le monde, de s’opposer.

Les notions temporelles acquises lui permettront de différer son plaisir et de tolérer une insatisfaction immédiate du désir. Il va s’affirmer, trouver sa place, ses limites, exprimer sa volonté par la maîtrise du langage. Les colères vont s’estomper dès que les moyens de contrôle du Moi se développeront grâce à la capacité de communiquer, de décharger son agressivité par la verbalisation. Des nouvelles relations s’instaurent avec les parents et les personnes qui l’entourent et la colère devient moins nécessaire pour se faire entendre. Une meilleure compréhension mutuelle se fait jour, apaisante, structurante.

 

 Dr Sophie Carbonell-Gallouedec (pedo-psychiatre)

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